Le Mozambique a une faible productivité agricole en raison d’une sécheresse importante qui constitue une menace permanente pour l’accès à la nourriture, à l’eau et aux services de base. Nacala-a-Velha est un district côtier situé dans le Nord du pays, principalement peuplé de l’ethnie paysanne Makhuwa. Les agriculteurs produisent, de façon familiale et manuelle, des cultures vivrières (manioc, haricots, maïs, arachide), mais souffrent d’une grande vulnérabilité en terme de sécurité alimentaire car le manioc, production principale, est attaqué par une maladie, et le petit élevage est peu développé en raison de contraintes sanitaires fortes.
La femme makhuwa est au cœur du système agraire, puisque c’est elle qui effectue les principales tâches agricoles, en sus de ses activités domestiques, mais sa situation au sein de la société et de sa famille est précaire, en raison des discriminations dont elle est victime de la part des hommes.
Le projet prévoit la mise en place de 85 sessions de formation agricole participative, autour de l’amélioration des productions existantes ou de l’introduction de nouvelles productions, au profit de 5 groupes de femmes.
La formation dispensée comprend des cours théoriques, des expérimentations sur des parcelles dédiées pour comparer les avantages et inconvénients des nouvelles cultures et techniques, ainsi que des visites de terrain dans des centres de recherche et sur d’autres projets de développement.
Parallèlement, les bénéficiaires ont accès à un crédit en semences et à un appui à l’achat d’outils agricoles, afin de favoriser la diversification et la résistance aux maladies de leurs productions. Est également organisé un repeuplement en volailles et chèvres par le biais d’un crédit rotatif en animaux, accompagné d’une formation théorique et pratique sur l’élevage de poules. Dans chaque groupe, une femme « promotrice d’élevage » est formée à la vaccination, et la population est sensibilisée au suivi sanitaire des volailles et des chèvres.
Les 110 agricultrices touchées ont pu développer leur confiance en soi, leur autonomie et leur capacité à innover. 75% d’entre elles ont acquis des connaissances et compétences durables pour améliorer les pratiques agricoles familiales et leur niveau de sécurité alimentaire. 5 femmes ont été formées à la vaccination agricole, augmentant considérablement le nombre d’animaux traités. Par ailleurs, chaque famille d’agricultrice a pu acquérir au moins une poule pondeuse, et ainsi diversifier son alimentation.
Les résultats du projet pilote ont permis d’élaborer un projet de 3 ans, qui a bénéficié à 400 femmes du district.
Depuis 1992, l’association ESSOR monte et soutient des projets de développement en faveur des populations défavorisées au Brésil, au Cap Vert et au Mozambique. Les domaines ciblés concernent la formation professionnelle, la création de revenus, l’éducation, la santé et le développement communautaire.