Visite d’un projet : « Femmes & environnement » au Togo

30 novembre 2015

En novembre 2015, Anne Poterel, Chef de projets à Fondation RAJA-Danièle Marcovici, a réalisé une mission de suivi au Togo pour visiter un projet soutenu par la Fondation dans le cadre du programme d’actions « Femmes & Environnement » , lancé en partenariat avec le Groupe RAJA.

Porté par l’association Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières(AVSF), le projet vise à accompagner 400 productrices togolaises dans la mise en place de pratiques agroécologiques.

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LES PRODUCTRICES TOGOLAISES, PREMIÈRES IMPACTÉES PAR LES EFFETS DU DÉRÈGLEMENT CLIMATIQUE

Au nord du Togo, dans la région des Savanes, les terres cultivées se sont considérablement appauvries suite aux effets du dérèglement climatique, l’usage de pesticides non homologués et des brûlis. Cette situation entraine une diminution des rendements agricoles et donc des revenus des producteurs, ainsi qu’une dégradation de l’environnement.
Les femmes productrices sont particulièrement touchées, car elles subissent en plus d’importantes discriminations, qui les empêchent de s’adapter face aux dérèglements climatiques (pas d’accès aux formations par exemple).

FORMER LES FEMMES À DES PRATIQUES AGRICOLES DURABLESUne agricultrice

Dans ce contexte, AVSF a lancé en 2014 un projet visant à former les agricultrices à des méthodes agroécologiques, permettant de mieux préserver les sols et l’eau, afin qu’elles puissent produire plus et mieux. Plusieurs formations au maraîchage écologique ont ainsi été organisées, afin d’apprendre aux productrices à utiliser du compost en remplacement des engrais chimiques, à alterner les cultures ou encore à construire des diguettes pour lutter contre l’érosion des sols.
« Le maraichage nous permet de consommer des légumes en saison sèche. Cela améliore la santé de nos enfants. », « Utiliser du compost a amélioré le rendement de nos cultures. Le goût est meilleur aussi, plus naturel ! » témoignent les agricultrices.

MaraichageDes champs écoles ont aussi été mis en place, afin que les productrices puissent tester différentes techniques (comparaison entre l’utilisation d’engrais naturels ou chimiques par exemple).
« Avant, on utilisait 3 sacs d’engrais chimique pour produire 4 à 5 sacs de maïs. Cette année, nous avons récolté 10 sacs de maïs, en utilisant du compost ! » Tamipo Yoakare, en charge d’un champ école.

L’ensemble des activités permettent d’améliorer les revenus et la sécurité alimentaire des familles. « Les revenus supplémentaires que j’ai grâce au projet me permettent de payer les frais de scolarité de mes enfants », témoigne l’une des femmes.

Plusieurs hectares sont également reboisés dans le cadre du projet. Gérés par les femmes, ils leur permettent de se fournir en bois de chauffe à proximité de leurs habitations, réduisant ainsi le temps qu’elles consacrent à la collecte de bois.
« Avant, je devais quitter la maison tôt le matin pour aller chercher le bois, et je rentrais tard le soir. Maintenant, le bois est près et je gagne du temps pour pouvoir cultiver mon champ », explique Mogbanté, secrétaire d’un groupement de femmes en charge d’un lot boisé.

FAVORISER LE RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DES FEMMES

AgricultriceLe projet vise également à réduire les discriminations dont sont victimes les femmes. L’organisation de sessions de sensibilisations aux droits socio-économiques des femmes permet de faire évoluer les relations entre les femmes et les hommes.
« Les relations au sein de la maison ont changé. Mon mari a accepté de me céder des petits lopins de terre que je peux cultiver », explique l’une des femmes.
« Nos maris sont fiers de nous, car nous contribuons aux activités et aux revenus du foyer. Ils nous aident plus maintenant. Ils nous accompagnent au marché pour nous aider à transporter nos marchandises », renchérit une autre productrice.

Des associations d’épargne et de crédit ont aussi été constituées, afin d’aider les femmes à mieux gérer leurs revenus et à mieux anticiper leurs dépenses. « L’épargne me permet d’acheter de l’engrais et des semences pour préparer la prochaine campagne agricole », explique une agricultrice.
Les femmes suivent enfin des cours d’alphabétisation, ce qui facilite la gestion de leurs activités économiques. « Avec l’alphabétisation, j’ai appris à compter. C’est plus facile quand j’achète et je vends des marchandises au marché ».

Des associations d’épargne et de crédit ont aussi été constituées

LE PROGRAMME D’ACTIONS « FEMMES & ENVIRONNEMENT »

Le projet d’AVSF est soutenu dans le cadre d’un programme d’actions « Femmes & Environnement », lancé par le Groupe RAJA et la Fondation RAJA-Danièle Marcovici en 2015. Il s’agit d’une opération de « produits partage » qui mobilise l’ensemble du Groupe RAJA en Europe. Une partie du prix de la vente de plusieurs produits commercialisés est reversée par RAJA à la Fondation afin de financer des projets associatifs visant à promouvoir l’autonomie des femmes et à soutenir leurs actions en faveur de la protection de l’environnement et de la lutte contre le changement climatique

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