La Fondation RAJA-Danièle Marcovici à l’UNESCO lors de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes

28 novembre 2022

A l’occasion du 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, une table ronde a été organisée par la Fondation RAJA-Danièle Marcovici sur le thème « En finir avec les violences faites aux femmes » lors de la septième édition de l’Université de la Terre à l’UNESCO.

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Sophie Pouget, déléguée générale de la Fondation a débuté la conférence par un état des lieux des violences sexistes et sexuelles en France, cinq ans après le mouvement #Metoo :

  • En France, 1 femme est tuée tous les 3 jours par son conjoint ou son ex-conjoint
  • 1 femme sur 2 a déjà subi des violences sexuelles au cours de sa vie
  • 94 000 femmes sont victimes de viol chaque année. C’est une femme toutes les 7 minutes
  • Seules 10% des victimes de viol portent plainte
  • 80% des plaintes pour viol sont classées sans suite
  • 1% des plaintes pour viol aboutissent à une condamnation pénale.

Les chiffres des violences sexistes et sexuelles rapportés par la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF) et la Fédération nationale des Centres d’information sur les droits des femmes et des familles (FNCIDFF)

Clémence Pajot, directrice générale de la FNCIDFF énonce à son tour un constat alarmant :

  • Les violences sexistes et sexuelles ont augmenté de 33% entre 2020 et 2021
  • Les féminicides connaissent également une hausse de 20% entre 2020 et 2021.

Cyberviolences, proxénétisme, industrie pornographique reflètent une société imprégnée par la culture du viol… Les violences sexistes et sexuelles, graves et complexes, connaissent une véritable banalisation.

La FNSF a créé le 3919, numéro d’écoute national pour les femmes victimes de violences conjugales. Françoise Brié, directrice générale de la Fédération, partage l’ampleur et l’évolution des violences sexistes et sexuelles à partir des appels passés au 3919 :

  • Les maltraitances envers les enfants ont augmenté de 36%
  • Le nombre de femmes déclarant subir des violences sexuelles a doublé depuis 2020
  • 1 femme sur 10 déclare avoir subi une tentative d’étouffement ou de strangulation.

 

Universités, grandes écoles et le tabou des violences sexistes et sexuelles selon l’Observatoire Etudiant des Violences Sexuelles et Sexistes dans l’Enseignement Supérieur

Iris Maréchal, fondatrice et présidente de l’Observatoire Etudiant des Violences Sexuelles et Sexistes dans l’Enseignement Supérieur a souligné plusieurs points permettant de décrire les spécificités des violences sexistes et sexuelles en milieu universitaire :

  • L’alcool, très présent dans les soirées étudiantes, est utilisé par les agresseurs pour affaiblir les victimes
  • L’effet de groupe, notamment dans les grandes écoles, empêche les victimes de témoigner par peur de l’exclusion sociale
  • Les procédures de sanction pour condamner les violences sexistes et sexuelles ne sont pas mises en place au sein des établissements supérieurs

 

Le milieu médical face aux mutilations génitales et violences sexistes et sexuelles

Halimata Fofana, écrivaine engagée en faveur de la lutte contre l’excision, rappelle que les exciseuses ont souvent elles-mêmes été victimes de cette mutilation dans leur enfance. Cette tradition se perpétue dans le cercle intrafamilial et est soumise à la loi du silence.  En France, peu d’associations et de collectifs féministes portent la voix des femmes excisées. Du fait de cette « omerta », l’excision n’est jamais questionnée et les victimes « intègrent la douleur à leur condition de femme ».

Francis Abramovici, médecin et secrétaire général du Collège de la Médecine Générale, rappelle que si l’excision est constatée sur une patiente mineure par un professionnel de santé, il est illégal de ne pas le signaler auprès des autorités compétentes. Il explique également l’importance d’intégrer la question des violences à chaque visite médicale de routine afin de briser le tabou qui entoure les violences sexistes et sexuelles.

 

La Belgique et les violences sexistes et sexuelles

Sarah Schlitz, Secrétaire d’Etat à l’Egalité des genres, à l’Egalité des Chances et à la Diversité, au Gouvernement fédéral belge évoque un constat identique des violences sexistes et sexuelles pour la Belgique : une hausse des violences faites aux femmes et des paroles qui se libèrent avec notamment les hashtags #BalancetonPorc et #MetooAcademia.

La loi Stop Féminicide – découvrez-la  dans l’interview de la Ministre sur le site de la Fondation – est une première européenne, qui présente des mesures concrètes pour protéger les femmes victimes de violences. Avec cette loi, les  brigades de police et les magistrats seront formés aux questions des violences conjugales, et une évaluation des risques sera menée systématiquement à chaque  étape de la prise en charge des victimes afin d’estimer au plus près les risques qu’elles encourent et d’apporter les solutions adéquates.

 

 Un plaidoyer à porter auprès des pouvoirs publics

Justice spécialisée, fonds pour les victimes des violences sexistes et sexuelles… La Fondation RAJA-Danièle Marcovici vous invite à découvrir à cette occasion le plaidoyer porté par la FNSF et la FNCIDFF lors de la campagne présidentielle de 2022.

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