Intégrer les femmes dans les prises de décisions climatiques

26 avril 2023

En février 2023, le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) s’est réuni pour travailler sur l’élaboration de politiques en faveur d’une meilleure représentation des genres au sein des instances politiques et diplomatiques.
A cette occasion, la Fondation RAJA-Danièle Marcovici, en collaboration avec Angela Martina Caretta [géographe féministe spécialisée sur la question du changement climatique], Carine Pionetti [chercheuse indépendante en écologie politique, spécialiste des questions de genre] et l’association SOL, a soumis une contribution au CEDAW en faveur d’une égale participation de genre au sein des instances de décision liées au climat. Cette contribution a reçu le soutien des associations Care France et WTF International.

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Nécessité de promouvoir l’égalité de genre dans les systèmes de prise de décision relatifs à la lutte contre le réchauffement climatique

Le réchauffement climatique est un facteur aggravant des discriminations structurelles liées au genre.

  • Les femmes constituent le premier groupe dépendant des ressources naturelles. Par conséquent, elles sont les premières affectées par le changement climatique ;
  • Elles ont 14 fois plus de chance de mourir lors des catastrophes naturelles que les hommes
  • Avec les enfants, elles représentent 80% des réfugiés climatiques ;
  • Les femmes activistes sont quant à elles davantage harcelées que leurs homologues.

Les femmes sont de puissantes agentes du changement. Leurs actions et propositions d’innovation permettent de palier aux conséquences irréversibles du changement climatique.

  • Elles adoptent des techniques agricoles plus durables et innovantes : plantations de légumes flottants, récupération de déchets organiques pour en faire de l’engrais ;
  • Elles sont associées à des rendements agricoles supérieurs d’environ 20 à 30% par rapport à leurs homologues ;
  • Elles démontrent une meilleure gouvernance de l’eau et des forêts ;
  • Les politiques environnementales adoptées par des institutions comprenant des femmes dans leurs instances de décision sont plus strictes et transparentes.

 

Absence d’égalité de genre dans les systèmes de prises de décision relatifs à la lutte contre le changement climatique

Les femmes sont absentes des instances décisionnelles politique et diplomatique :

  • Elles ne représentent que 26,3% de l’ensemble des parlementaires dans le monde ;
  • Seuls 22 Etats sur 119 sont présidés par une femme ;
  • Seul 1% de l’aide publique au développement dans les secteurs économiques et productifs revêt une approche genrée.

Cette absence de leadership inclusive apparaît tout particulièrement au sein des instances de prises de décisions relatifs à la lutte contre le réchauffement climatique :

  • Alors qu’elles représentent 40% de la force de travail agricole et sont responsables d’environ 60 à 80% de la production de nourriture, elles détiennent environ 10% des terres ;
  • Dans le monde scientifique, elles représentent 28% des chercheuses ;
  • Lors de la COP21, seulement 8 femmes sur les 150 chefs de gouvernement étaient présentes
  • Lors de la dernière COP27, sur les 110 dirigeants rassemblés à Sharm-El-Sheik, seuls 7 étaient des femmes.

 

Propositions pour renforcer l’égalité de genre dans les systèmes de prises de décision relatifs à la lutte contre le réchauffement climatique

Une participation égalitaire doit être mise en place au sein des espaces de haut niveau. Pour cela, des mesures politiques et législatives d’adaptation au climat doivent être adoptées afin de :

  • Mettre en place la nomination de coordonnateurs et coordinatrices nationaux pour l’égalité de genre ;
  • Intégrer le genre dans les politiques et programmes de réduction de risques environnementaux et climatiques ;
  • Inciter les entreprises à intégrer l’objectif de développement durable 5 dans les stratégies de responsabilité social de l’entreprise ;
  • Encourager la création d’un poste de rapporteur.se spécial.e de l’ONU sur la justice climatique ayant pour mandat, notamment, d’apprécier l’égale représentation des genres au sein des sphères de décision relatif à la lutte contre le changement climatique.

Ces mesures inclusives doivent être encadrées de leur conception à leur mise en œuvre, par le bais de lois sanctions notamment. Elles doivent aussi être accompagnées d’un travail de sensibilisation auprès du grand public.

Enfin, un système de financement sensible au genre pourrait être mis en place, afin de s’assurer ainsi que 100% des finances en faveur du climat prennent en compte les enjeux liés au genre.

Retrouvez l’intégralité de la note :

Pièces jointes
  • Contribution de la Fondation RAJA-Danièle Marcovici - CEDAW PDF - 355 Ko
    Télécharger

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