A l’occasion de la COP21, la Fondation RAJA-Danièle Marcovici publie une étude, réalisée en collaboration avec le cabinet EGALIS, qui met en lumière l’importance du rôle des femmes et de la réduction des inégalités femmes-hommes dans la lutte contre le dérèglement climatique et la préservation de l’environnement.
Fondée sur une analyse des données internationales existantes et la présentation de 9 projets innovants portés par des ONG de solidarité internationale, le rapport souligne la nécessité de placer l’égalité femmes-hommes et l’autonomisation des femmes au cœur des projets de développement durable.
Partout dans le monde, les femmes sont confrontées à la pauvreté et à des discriminations qui les rendent plus vulnérables face aux dérèglements climatiques et environnementaux, notamment dans les pays en développement.
Les femmes sont doublement impactées :
C’est pourquoi elles sont directement touchées par les effets du dérèglement climatique (déforestation, désertification,…) et voient leur charge de travail augmenter. Les discriminations dont elles sont victimes, comme le manque d’accès et de contrôle des ressources économiques et productives (terres, crédits, technologie…), limitent leurs capacités à rebondir et diversifier leurs activités face aux aléas climatiques.
En dépit des inégalités qui entravent leur résilience face aux dérèglements climatiques, les femmes jouent un rôle essentiel dans la mise en place de stratégies alternatives durables pour protéger l’environnement.
Non seulement elles possèdent des savoir-faire traditionnels spécifiques dans de nombreux domaines, mais elles sont aussi porteuses de solutions innovantes pour préserver les ressources naturelles, protéger la biodiversité et s’adapter au changement climatique.
Toutefois, cette contribution reste insuffisamment reconnue et peu valorisée, notamment en raison de la sous-représentation des femmes dans les espaces de concertation et de décision, en particulier environnementaux. Pourtant, une véritable participation des femmes dans les politiques et les programmes de développement durable permettrait de renforcer leur efficacité, au bénéfice de la société toute entière.
Afin de répondre aux enjeux du changement climatique, il est essentiel que les acteurs du développement durable adoptent une double approche qui articule les enjeux environnementaux avec ceux de l’égalité entre les femmes et les hommes.
Afin d’intégrer l’autonomisation des femmes à toutes les étapes d’élaboration, de suivi et d’évaluation des projets environnementaux, le rapport de la Fondation RAJA-Danièle Marcovici propose une boite à outils, inspirée des pratiques développées par des ONG de solidarité internationale.
Articulée autour de cinq enjeux et questions clés, cette boite à outils permet à la fois de tenir compte du manque de reconnaissance des femmes, et de s’inscrire dans une logique de renforcement des capacités et d’émancipation, tout en questionnant les inégalités femmes-hommes.
Le rapport met en lumière neuf initiatives innovantes et efficaces développées par des ONG françaises et internationales dans les domaines de l’agriculture durable, de la pêche, de l’accès à l’énergie et de la gestion des déchets.
Ces actions de terrain en Europe, en Afrique, en Asie et en Amérique Latine soulignent la pertinence de prendre en compte les inégalités femmes-hommes et reflètent la diversité des méthodes et de leur périmètre d’actions.
En mettant en lumière ces solutions innovantes, la Fondation RAJA-Danièle Marcovici souhaite contribuer à la dynamique lancée en 2014 lors de la COP20 avec l’adoption du Plan d’action Genre de Lima, et aux réflexions menées dans le cadre de la COP21 de Paris et de la future COP22 qui se tiendra en 2016 au Maroc.
Crédits photos : AVSF, Essor, Solidarité, Good Planet