Le nord du Burkina Faso est la région la plus pauvre du pays, avec 69% de la population vivant sous le seuil de pauvreté. L’économie locale est basée principalement sur l’agriculture. Les tâches quotidiennes des femmes se répartissent entre agriculture, élevage, recherche de combustibles et activités génératrices de revenus complémentaires telles que la poterie.
De nombreux groupes de femmes potières existent dans le nord et le centre du Burkina Faso. Traditionnellement, la cuisson des jarres, bols et gouttières s’effectue à ciel ouvert, ce qui la rend très dépendante des variations de température, et entraîne une déperdition de chaleur et d’énergie conséquente. Cette production est particulièrement inefficace puisque les objets sont souvent invendables.
Le projet consiste en l’installation de fours fermés afin d’améliorer la production et la qualité du produit final. Ceux-ci sont construits par des maçons formés à la construction sans bois. Cette technique est développée depuis 30 ans dans le Sahel par DWF, afin de bâtir des constructions en terre crue pour lutter contre la déforestation et la désertification. Les fours à poterie, développés depuis 1998, évitent la casse des céramiques et diminuent considérablement la consommation de combustibles (75% d’énergie en moins).
Les femmes potières s’organisent en groupements pour faciliter la gestion de leurs activités et la vente des céramiques. Les 19 fours construits sont partagés entre 37 groupements de femmes.
Les femmes sont formées en deux temps à l’utilisation des fours. DWF forme tout d’abord des femmes formatrices pour chaque village, puis, après la mise en service du four, celles-ci forment le reste des potières. Les équipements nécessaires à la production (moules, tournettes) leur sont ensuite distribués.
L’introduction du four fermé permet de développer une nouvelle gamme de produits adaptés aux besoins des marchés locaux (couscoussières, carrelage) et utiles à l’élevage (abreuvoirs, couveuses). Ces objets sont vendus plus loin et à un prix plus élevé que ceux fabriqués par cuisson traditionnelle. L’activité potière devient ainsi rentable, les frais d’achat du combustible et de l’argile étant couverts par la vente du charbon de bois produit par l’utilisation du four.
L’activité s’intègre parfaitement au rythme de travail des femmes et contribue à la diversification de l’économie locale. Les femmes deviennent capables de satisfaire aux dépenses courantes de la famille (santé, vêtements, frais de scolarisation) et leurs revenus indépendants contribuent à leur émancipation.
DWF œuvre auprès des communautés défavorisées pour améliorer leur qualité de vie et leurs revenus. Dans le respect des pratiques traditionnelles et de la durabilité des ressources,l’association apporte une assistance technique et organisationnelle aux habitants et les forme à faire face aux problèmes émergents dans leur environnement.