Interview d’Anne Bideau – Journée Internationale des droits des filles

4 octobre 2022

Anne Bideau, Directrice Générale de Plan International France répond aux questions de la Fondation et revient sur la campagne de mobilisation pour les droits des filles.

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Pouvez-vous vous présenter ?

Après plusieurs années en tant que directrice des bureaux de Solidarités International en Indonésie, au Libéria et en Macédoine, j’ai rejoint en 2006 la Croix-Rouge française. Dans un premier temps pour assurer la direction du bureau régional de l’organisation en Asie, puis au Moyen-Orient et dans la Corne de l’Afrique. Par la suite, j’ai été responsable du département d’expertise technique et de réponse d’urgence pour les opérations internationales et enfin j’ai été directrice des activités bénévoles et de l’engagement pour la France. En juillet 2021, j’ai pris la direction de l’ONG Plan International France.

Pouvez-vous présenter Plan International France ?

Plan International France est une organisation de solidarité internationale indépendante, membre du réseau Plan International qui agit pour la défense des droits des enfants. Créée en 1993, l’ONG Plan International France lutte pour faire respecter les droits des enfants, en particulier ceux des filles. En contexte de développement ou en situation d’urgence, Plan International France intervient en Asie, en Afrique et en Amérique latine et accompagne les enfants ainsi que leurs communautés grâce à des solutions durables et adaptées à leurs besoins.

Pour mettre en œuvre ses programmes, l’ONG peut compter sur le soutien de 32 000 marraines et parrains appartenant à une communauté fidèle de plus de 40 000 donateurs et donatrices, sur des entreprises et fondations engagées, ainsi que sur des subventions publiques.

L’ONG Plan International France mène également, en France, un travail de plaidoyer auprès des décideurs et décideuses politiques ou institutionnel·le·s, et sensibilise le grand public aux droits des filles et aux enjeux de solidarité internationale.

 

Quel état des lieux faites-vous des droits des filles dans le monde ?

Aujourd’hui encore, naître et être une fille n’offre pas les mêmes chances, les mêmes conditions, les mêmes perspectives de vie que celles d’un garçon.

Déscolarisation, excisions, harcèlement de rue, harcèlement en ligne, mariages forcés, violences sexistes et sexuelles, grossesses précoces… Le consentement des filles est ignoré, ces dernières sont victimes d’inégalités, d’exclusion, de discriminations et de violences, ce qui entrave leurs droits, leur émancipation et a des conséquences graves sur leur vie :

  • 12 millions de filles sont mariées chaque année, soit près d’1 fille toutes les 2 secondes
  • 200 millions de filles et de femmes ont été excisées dans le monde. 2 millions de mutilations génitales pourraient se produire d’ici 2030, alors qu’elles pourraient être évitées
  • En France, 82 % des femmes ont commencé à être victimes de harcèlement de rue avant 17 ans. Parmi elles, 65 % affirment avoir été harcelées alors qu’elles n’avaient pas encore 15 ans.
  • En 2020, 58 % des filles de 15 à 25 ans ont déjà été victimes de harcèlement ou d’abus sur les réseaux sociaux.

 

Comment Plan International se mobilise en faveur des droits des filles dans le monde ?

Plan International intervient localement auprès des communautés à travers la mise en place de programmes de développement et de parrainage, ainsi que d’aide humanitaire d’urgence. Ces actions visent à permettre aux filles de connaître et défendre leurs droits, à améliorer leur accès à une éducation et à une formation professionnelle sûres et de qualité et à leur permettre de décider par elles-mêmes de leur avenir. Nous veillons à inclure les garçons, les familles, les enseignant·e·s et les autorités locales pour faire évoluer les mentalités et les rapports de genre dans les communautés

Plan International mène également un travail d’influence des politiques publiques et milite auprès des décideur·euse·s aux niveaux local, gouvernemental et international pour l’instauration de lois qui protègent les droits des filles. Grâce au travail de Plan International, le mariage d’enfants a été interdit dans plus de 10 pays :

  • Au Zimbabwe en 2016
  • Au Salvador, Niger, Malawi, Guatemala, Honduras en 2017
  • En Tanzanie et au Mozambique en 2019
  • En Républicaine dominicaine en 2021
  • Aux Philippines en janvier 2022

Notre plaidoyer mené en France et à l’international permet de faire reconnaitre l’importance de la promotion des droits des filles et de l’égalité filles-garçons, ainsi que le rôle de l’éducation pour y parvenir.

 

Pourquoi avoir créé la Journée internationale des droits des filles ? Que fait Plan International lors de cette journée ?

Aujourd’hui encore, les droits des filles sont bafoués et leur consentement ignoré. Les discriminations, les violences sexistes et sexuelles et les inégalités empêchent les filles de devenir des femmes libres. C’est pourquoi, en 2012, à l’initiative de Plan International, l’ONU a reconnu le 11 octobre comme Journée internationale des droits des filles. À l’occasion de la 10ème édition de cette journée, l’ONG Plan International France alerte sur le non-respect du consentement des filles et lance la campagne de mobilisation « On n’a pas dit oui » pour dire STOP aux violences de genre et OUI au respect de leur consentement en France et dans le monde.

Pour en savoir plus sur la campagne de mobilisation de Plan International.

 

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