Dans le cadre du week-end d’intégration féministe organisé les 2 et 3 septembre 2023 par le groupe Egaé, l’Observatoire étudiant des violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur, Consentis, En Avant toute(s), HandsAway et Stop Fisha, la Fondation RAJA-Danièle Marcovici a organisé une table ronde visant à interroger la place des femmes dans la lutte contre le réchauffement climatique et la protection de l’environnement.
Cet évènement s’est inscrit dans un contexte d’actualité politique et sociale marqué par une prise de conscience croissante des enjeux liés aux femmes et au climat.
L’étude « Progrès vers la réalisation des Objectifs de développement durable : Gros plan sur l’égalité des sexes », publiée par ONU Femmes et le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU, en septembre 2023, signale le risque que plus de 340 millions de femmes et de filles (soit 8 % de la population féminine mondiale) vivent dans l’extrême pauvreté d’ici 2030. L’OMS ou l’UNICEF aussi alerté sur le fait que les femmes sont plus impactées que les hommes et subissent de manière disproportionnée les effets du changement climatique.
Selon les travaux du GIEC, les femmes ont 14 fois plus de risques de mourir que les hommes. Les femmes représentent 70 % des populations les plus pauvres dans le monde et étaient 44 millions à être forcées de fuir leur foyer en raison du changement climatiques et des violations des droits humains sur l’année 2021.
Pour ces raisons, les femmes doivent occuper une place plus importante dans les processus de transition et pouvoir accéder à davantage de postes à responsabilité.
Sophie Pouget, déléguée générale de la Fondation RAJA-Danièle Marcovici, a modéré la discussion aux côtés d’Alice Apostoly, co-directrice de l’Institut du genre en géopolitique, d’Aminata Niakate, conseillère au Conseil économique, social et environnemental et rapporteure du rapport « Inégalités de genre, crise climatique et transition écologique », ainsi que Fanny Petitbon, responsable du pôle plaidoyer de CARE France.
Alice Apostoly a partagé son analyse de l’agenda mondial concernant l’approche du genre dans l’action climatique avant de s’interroger sur la place consacrée à ce sujet par les grandes instances internationales et nationales. Elle a également développé l’importance de l’implication et de la visibilité des mouvements de la jeunesse dans les négociations internationales.
Fanny Petitbon a partagé ses expériences de terrain concernant les thématiques du genre et du climat au cœur des projets soutenus par CARE France, afin d’illustrer la façon dont elles sont prises en compte dans les actions locales. Elle a également apporté un constat éclairant sur les engagements concrets pris par le gouvernement français sur le sujet transversal du genre dans l’action climatique.
Au sujet du rapport élaboré par le CESE et mentionné ci-dessus, Aminata Niakate a précisé les préconisations établies, notamment à l’échelle internationale, pour une meilleure prise en compte du genre dans l’action climatique. Elle a également détaillé les leviers d’action pour que ces recommandations puissent être portés auprès d’instances internationales et devant la prochaine Conférence des parties (COP28) à venir.