La Commission de la condition de la femme (Commission on the Status of Women, CSW) est « dédiée exclusivement à la promotion de l’égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes ». Chaque année, les représentants des États membres se réunissent au siège des Nations unies, à New York, pour évaluer les évolutions en matière d'égalité des sexes, identifier les nouveaux enjeux, établir des critères mondiaux et proposer des mesures tangibles pour favoriser l'égalité des sexes et promouvoir des droits des femmes dans le monde. A l'occasion de la soixante-huitième édition, Sophie Pouget, déléguée générale de la Fondation RAJA-Danièle Marcovici s'est rendue sur place pour prendre part aux pourparlers.
La Commission de la condition de la femme (« Commission on the Status of Women » ou « CSW ») est l’instance intergouvernementale principale consacrée à la promotion de l’égalité de genre et de l‘autonomisation des femmes. Créée par une résolution du 21 juin 1946, la CSW dépend du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC). La commission a pour objectif d’évaluer les progrès réalisés, identifier les défis, mettre en place des politiques et établir des normes internationales en faveur des femmes et des filles.
Chaque année en mars, la commission organise une session de deux semaines aux Nations-Unies à New York. Elle rassemble ministres, hauts responsables gouvernementaux et représentants de la société civile.
Pour sa 68e édition, le thème prioritaire était « l’accélération de la réalisation de l’égalité entre les hommes et les femmes et de l’autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles en luttant contre la pauvreté et en renforçant les institutions et le financement dans une perspective d’égalité entre les hommes et les femmes ».
La Fondation-RAJA Danièle Marcovici a participé à la délégation officielle française, aux côtés de plusieurs organisations de la société civile française.
A la Représentation Permanente française, Sophie Pouget, déléguée générale, a insisté sur la nécessité de mettre en place un meilleur financement des associations féministes. Elle aussi fait part de son inquiétude face à la montée des mouvements anti-droits.
Dans le cadre de la Coalition Action féministe pour une justice climatique du Forum Génération Egalité, Sophie Pouget a échangé avec des Youth Leaders portant la voix d’associations activement engagées en faveur de l’égalité et du climat.
En lien avec le Réseau mondial des fondations œuvrant pour le développement (netFWD) de l’OCDE, elle a aussi pu évoquer le Fonds féministe pour le climat, une initiative pilote de la fondation inspirée par la méthodologie des fonds féministes.
Les « conclusions concertées » adoptées le 22 mars 2024 soulignent les priorités suivantes :
La priorité doit être donnée à la ratification des Conventions sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, des droits de l’enfant et des droits des personnes en situation de handicap. Il faut également renforcer l’architecture financière mondiale pour intégrer l’égalité des genres dans les budgets nationaux, conformément aux accords internationaux. Enfin, il s’agit d’accorder une attention particulière aux femmes et aux filles dans les conflits et face au changement climatique, en leur garantissant des moyens de subsistance et un accès privilégié aux moyens de communications.
Il faut renforcer l’autorité et les capacités opérationnelles des institutions publiques travaillant sur l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes. La dimension du genre doit être intégrée dans l’élaboration des politiques économiques et sociales ainsi que dans le suivi de ces politiques a posteriori.
Il est essentiel de prévenir la fiscalité régressive pour les femmes à faible revenu et de promouvoir des politiques économiques et sociales non discriminatoires. Il s’agit de prendre des mesures concrètes pour intégrer la dimension de genre dans toutes les dépenses publiques et garantir un financement solide et flexible pour les mouvements et les organisations féministes.
Cette conclusion encourage les États à renforcer la coopération Sud-Sud et triangulaire en priorisant le développement, en particulier par le renforcement des capacités dans les pays en développement et l’échange de bonnes pratiques pour atteindre les objectifs de développement durable.
Il s’agit de soutenir les collectifs, coopératives, syndicats et associations de femmes pour défendre les droits au travail, incluant la liberté d’association, la réunion pacifique, la négociation collective et l’égalité salariale. De plus, il est impératif d’impliquer pleinement les hommes et les garçons dans la lutte pour l’égalité femmes-hommes.
Il est question de renforcer les capacités des instituts nationaux de statistiques et des institutions gouvernementales, notamment dans les pays en développement, pour collecter, analyser et utiliser des données désagrégées sur la pauvreté multidimensionnelle.
[1] https://www.unwomen.org/sites/default/files/2024-03/csw-68-agreed-conclusions-advance-unedited-version-2024-03-22-en.pdf