Le réchauffement climatique, touche plus particulièrement les femmes car ce sont elles qui, en majorité, puisent l’eau et cultivent les terres. En effet, elles représentent entre 45 et 60 % des travailleuses agricoles et génèrent la plus grande partie de la production agricole. De plus en plus souvent aux avant-postes, ce sont elles aussi qui tentent d’inverser la tendance en préservant les écosystèmes fragiles. Un rôle crucial qui s’ajoute à la lutte pour leur autonomisation financière et à la reconnaissance de leurs droits. Les obstacles qu’elles rencontrent sont nombreux : accès au droit de propriété, inégalités et violences basées sur le genre …
A la suite de la COP21, en 2015, la Fondation RAJA-Danièle Marcovici a mis en place le programme Femmes & Environnement pour financer des actions en faveur de la préservation des ressources naturelles, des écosystèmes et de la biodiversité, tout en soutenant les femmes qui jouent un rôle important – et parfois pionnier – dans ces initiatives. De 2015 à 2022, plus de 80 projets ont été soutenus dans 29 pays, offrant ainsi un appui à des dizaines de milliers de femmes. Près de 70 % des projets soutenus dans le cadre de ce programme soutiennent l’interface entre les femmes et l’agroécologie : il s’agit d’initiatives en faveur de modes de production plus écologiques, partiellement ou totalement portées par des femmes.
Afin de renforcer sa stratégie et son plaidoyer, la Fondation décide fin 2022 de commissionner une étude exploratoire, circonscrite aux organisations et réseaux féminins et/ou féministes portant des projets sur l’agroécologie dans quatre pays : l’Inde, la France, la Colombie et le Sénégal.
Cette étude est le fruit d’un travail mené en 2023 par une chercheuse indépendante en écologie politique et genre/droits des femmes, Carine Pionetti. Ce travail est basé sur une recherche bibliographique et sur une analyse genre transversale d’une dizaine de projets soutenus par la Fondation RAJA-Danièle Marcovici sur la thématique Femmes et agroécologie.
Les conclusions de l’étude mettent en lumière les différents facteurs de réussite des projets visant à soutenir la transition vers une agroécologie féministe et recommandent aux bailleurs de fonds de s’investir sur ces sujets tant sur le développement d’un narratif en faveur de l’égalité et la prise en compte du genre que sur le soutien à des initiatives promouvant la voix et le leadership des femmes en matière de transition écologique.
